Chal von Austerlitz – Le reservoir plein

Dedié a HaChatulah, savoure bien les lignes suivantes, merci pour ton support repetitif

C’est nous, tonton. Les trois ayant de la classe. Figurant Aedonys, Mickey et Yours Truly. Figurant au volant, moi sur le siège de la mort et le mec à l’arrière, il joue avec une nouvelle walkie-talkie. Mieux dit avec un portable. Nous nous éloignons de l’endroit que j’ai longtemps appelé ´chez moi´. Nous passons autour de la place de jeux, quelques souvenirs me frappent. Comment nous apprenions à jouer au streetball, comment nous avons marqué les premiers trois points, comment je me suis laissé casser la gueule par Letko, élève de huitième année. Et j’étais déjà au lycée. Ne sachant pas comment me battre, tiens que j’ai mal compris que la plume est plus forte que l’épée.

-Lojzo ? A quoi tu penses, idiot?

-Tu te souviens comment vous m’avez laissé me baguarrer avec Letko?

– Au diable ces vieilles soudures, ajoute Chrasta. Pourquoi verser du sel dans la plaie? Hein?!

-Euh… Hein, juste…

-Euh… Hein, juste…répète Figurant sur ce ton qui parvient toujours à me gâcher l’humeur.

Je me permets de me plonger dans le flux de pensees. Cela fait longtemps que nous ne sommes plus présents dans notre district, le District 23 comme nous aimons l’appeler. Je garde un air endormi, par la vitre arrière de la voiture, je me permet de jeter coup d´oeil sur un grand HLM près de l’école…

J’ai 16 ans, je suis au lycée, même si ma scolarité obligatoire est terminée depuis un an, mon père en tout cas n’arrête pas de me répéter que je dois aller à l’université et que les 15/20 suffit pas pour y entrer avec certaineté.  

Vous remplissez votre sac de sport, une fausse promesse que vous allez vous entraîner et ensuite vous courrez à Vienne pour vendre la collection de vinyles, la possession de votre frère pour l’énerver a cause du tout ce que vous avez dû affronter sous sa domination idéologique, moi etant le moins agé. De plus, bien sûr, ce truc eternel, l’addiction. Par la fenêtre, vous pouvez voir le tag sur le mur que vous avez dédié bien a lui. Saleté nazie, votre heure viendra. Ce n’est pas vous qui l’avez inventé, mais…

-Et il le fait de nouveau, s’echappant a son monde interne…

Chrasta se contente de hocher la tête et asperge le chauffeur de quelque chose que je n’ai pas compris au début. Ne soyez pas à double tranchant avec moi, je ne comprends vraiment pas.

-Qu’en penses-tu?

Je hausse les épaules.

– Chepa, la merde…

– Chepa la merde… me répète le camarade. Et lui ? Comment le traiter? Le poignarder au cou ? Les amis ne font pas ça. Des gifles ? Je suis le plus faible, et Chrasta nous mettrait tous les deux dans la ligne pour nous battre et ne pas utiliser nos muscles mentaux /cette expression m’a été apprise par un membre extérieur du triumvirat, Dawud Paschah/ contre le vrai ennemi, même une claque de tete ne vous aiderait pas de resoudre cet énoncé, meme la claque de Big Chris lui-même. Lock stock and two smoking barrels, si tu as oublié. Écoutez, à un moment donné, nous nous sommes même ignorés tous les deux. Je regarde, regarde et bim. C´est partie.

– Mec, tu vois la Audi A5 ?

– Eh bien, qu´est-ce qu´il y a?

– Plaque d’immatriculation, VE247CI…

– Elle sera probablement une de nos concurrents, une vrai bonnace…

-De plus, elle est sans arret en ligne…

– Et putain!

-Anschnallen, meiner Damen und Herren.

Tout d’un coup, tu regardes dans le rétroviseur, tes yeux sourient. J’ai eu envie de te donner un coup de pied dans la main droite, mais c’est deja trop tard. Tu attaches ta ceinture de securite et je me penche par la fenêtre. La diplomatie est juste une putain de bonne chose, matkycidopitschi… 😀